La Part des Anges : Le Phénomène Derrière l’Évaporation des Spiritueux

Découvrez le secret de l’évaporation de vos spiritueux préférés…

Ah, la "Part des Anges" – un terme qui semble tout droit sorti d'un conte de fées, n'est-ce pas ? Pourtant, ce phénomène est l’un des aspects les plus fascinants de la production des spiritueux. Il s’agit de cette portion précieuse de liquide qui semble disparaître pendant le processus de vieillissement. Bien que l’on ne puisse pas accuser les anges de cette disparition, il y a bien plus à comprendre que cette simple magie aérienne.

Qu'est-ce que la Part des Anges ?

Créer vos spiritueux préférés comme le whisky, le rhum ou le cognac est un art précis. Après avoir soigneusement sélectionné les meilleurs ingrédients, les distillateurs fermentent, distillent et vieillissent le liquide dans des fûts de bois. C'est pendant ce vieillissement que la "Part des Anges" fait son apparition.

Pendant que le spiritueux repose dans son fût, quelque chose d’extraordinaire se produit : le fût "respire". Oui, tout comme une porte en bois peut se dilater ou se contracter avec les saisons, le fût agit de la même manière. En conséquence, une petite portion du liquide à l’intérieur s’évapore dans l’air. Et c’est ça, mes amis, la "Part des Anges" – cette portion de spiritueux qui disparaît littéralement dans l’atmosphère.

Un mystère qui varie

Alors, combien de ce précieux spiritueux disparaît réellement par évaporation ? C'est là que les choses deviennent un peu mystérieuses. La quantité qui s’évapore dépend de plusieurs facteurs, comme la durée du vieillissement et l’endroit où il est produit. Des distilleries situées à quelques kilomètres l’une de l’autre peuvent connaître des taux d’évaporation différents en raison de microclimats distincts.

En Écosse, où le climat est plus frais, le whisky peut perdre environ 2 à 3 % de son volume par an en raison de l'évaporation. Cependant, dans des régions plus chaudes comme le Texas, ces pertes peuvent atteindre jusqu’à 5 % par an. C’est une grande différence, et personne ne veut voir ses profits se volatiliser. Alors, comment les distillateurs gèrent-ils ce phénomène ?

Comment les distillateurs anticipent la Part des Anges

Les distillateurs sont bien conscients de l’équilibre délicat entre vieillissement et évaporation. Ils prévoient à l’avance, en tenant compte de la "Part des Anges" pour ajuster leurs niveaux de production. Par exemple, si une distillerie prévoit de produire 1 000 caisses de whisky sur cinq ans, et que le taux d’évaporation est de 5 % par an, elle devra produire 25 % de plus que l’objectif pour compenser cette perte.

L’anticipation est essentielle – et c’est là que la précision d’un distillateur expérimenté entre en jeu.

Un peu d’histoire sur la Part des Anges

Le terme "Part des Anges" remonte au 18e siècle, et une histoire charmante accompagne cette expression. Selon la légende, un prêtre de Segonzac, souhaitant offrir du Cognac à l'évêque d'Angoulême, constata qu'une portion précieuse du liquide avait mystérieusement disparu d’un fût parfaitement scellé. Perplexe, il déclara, un peu sur le ton de l’humour, que les anges avaient pris leur part. Et voilà, une belle expression était née !

Et le vin ?

Bien que le terme soit principalement associé aux spiritueux, le vin subit aussi une évaporation pendant son vieillissement en fût. Toutefois, dans le monde du vin, ce phénomène est plutôt désigné sous le terme "perte par évaporation" plutôt que "Part des Anges". Alors, même si nous n’avons pas de anges qui se glissent dans nos fûts de vin, le processus de vieillissement demeure une source de mystère dans nos caves.

La Part des Anges n’est pas juste une histoire charmante – c’est un véritable phénomène qui rend chaque bouteille de whisky, rhum ou cognac encore plus spéciale. L’évaporation d'une petite quantité de liquide pendant le vieillissement contribue à la complexité et au caractère final du produit. Et que vous dégustiez votre spiritueux préféré ou que vous découvriez les secrets de sa fabrication, sachez que les anges sont là, profitant eux aussi de leur part du bon cru.